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Le blog "langue-bretonne.org"
23 mars 2010

Qui parle breton au nouveau Conseil régional de Bretagne ?

Au moment de la constitution des listes en vue des élections régionales, j'ai tenté de répertorier les candidats bretonnants sur chacune d'entre elles. Sans prétendre à l'exhaustivité, bien évidemment.
Maintenant que les élections ont eu lieu, il est temps de savoir qui sont les élus qui parlent couramment le breton au sein du nouveau Conseil régional de Bretagne. Voici donc les noms que je repère : il y a ceux que je connais bien et ceux dont on m'a signalé qu'ils peuvent s'exprimer en breton.

Sur la liste de Jean-Yves Le Drian, il s'agit de :
-    Gérard Lahellec, PCF, Côtes d'Armor
-    Lena Louarn, société civile, Finistère
-    Jean-Claude Lessard, PS, Finistère.

Sur la liste de Guy Hascoët, je note la présence de :
-    Henri Gourmelen, UDB, Ille-et-Vilaine
-    Mona Bras, UDB, Côtes d'Armor
-    Yannick Bigouin, Europe Écologie, Finistère
-    Naig Le Gars, UDB, Finistère.

Sur la liste de Bernadette Malgorn, ce sont :
-    Françoise Louarn, UMP, Finistère
-    Joël Marchadour, UMP, Finistère
-    Hervé Guellou, UMP, Côtes d’Armor.

Sur un total de 83 conseillers régionaux, il y en a donc 10 qui sont bretonnants, soit un pourcentage de 12 %. Ce pourcentage est finalement très proche du taux des locuteurs en Basse-Bretagne qui, je le rappelle d'après les résultats du dernier sondage, est de 13 % pour la zone traditionnelle de pratique de la langue.
Trois seulement de ces 10 conseilleurs bretonnants se situent dans la majorité de J.-Y. Le Drian et quatre vont se retrouver dans "l'opposition constructive" annoncée par Guy Hascoët. Trois autres bretonnants enfin vont siéger dans l'opposition de droite. A titre d'anecdote, je signale que deux de ces conseillers bretonnants, G. Lahellec et H. Guellou, sont de la même commune de Plufur dans le Trégor, mais ils ne sont pas du même bord !

Ce n'est pas la question de la langue bretonne ni celle de la politique linguistique qu'il conviendrait de suivre en Bretagne qui ont essentiellement déterminé le vote des Bretons les 14 et 21 mars. Mais ces deux questions ont quand même été, d'une certaine manière, un enjeu des régionales. À ce sujet, il y a lieu d'observer deux ou trois faits ou particularités à l'issue de ces deux tours.

Louarn_2_heh_unanLe premier est incontestablement l'arrivée de Lena Louarn au cœur de l'institution régionale (et c'est sur ce blog que sa candidature avait été annoncée en premier). Elle joue déjà un rôle de premier plan en tant que présidente depuis dix ans de l'Office de la Langue Bretonne. Elle était également la directrice du mensuel Bremañ (mais son nom ne figure déjà plus sur l'ours de la revue depuis le dernier numéro paru il y a quelques semaines) et présidente de l'association "Skol an emsav" (L'école du mouvement breton). Selon toute probabilité, elle devrait faire partie de l'exécutif de la nouvelle assemblée en tant que Vice-Présidente en charge de la politique linguistique.

Le second point à noter est la première élection à la Région d’Henri Gourmelen, leader historique de l'UDB, c'est-à-dire l'Union Démocratique Bretonne. Il a publié il n'y a pas très longtemps un essai en bretongourmelen_05 intitulé "Breiz a-gleiz" (La Bretagne à gauche). Sa présence va-t-elle donner une nouvelle visibilité aux élus UDB ? Ces derniers ont en tout cas décidé de constituer un groupe autonome au sein du Conseil régional, sans doute pour ne pas être trop noyés sous le label "Europe Écologie" sans lequel ils n'auraient peut-être pas été élus cependant. Il sera intéressant d'observer comment ils voudront peser sur les orientations de politique linguistique que proposera la majorité.

Le dernier point à relever est bien entendu la réélection prévisible de Françoise Louarn sur la liste de la majorité présidentielle (qui se retrouve minorité régionale, avec un nombre total d'élus à peine le double de celui d’Europe Écologie Bretagne). C'est déjà elle qui intervenait au nom de la droite dans la précédente assemblée sur les questions de politique linguistique. Mais comme Françoise Louarn est la belle-sœur de Lena Louarn, il sera là aussi intéressant de voir s'il y a aura ou non des clivages à propos de la langue bretonne entre la "majorité régionale" et la "majorité présidentielle".

Historique
À droite, les commentaires sont sévères concernant le piètre résultat de Bernadette Malgorn à l'occasion de ces régionales : il suffit de lire l'interview de l'ancien président de région, Josselin de Rohan, dans Ouest-France de ce 23 mars. À gauche, on regrette parfois que la fusion n'ait pas été possible entre les listes Le Drian et Hascoët. Je me demande tout de même si ce n'est précisément pas le maintien des deux listes de gauche au second tour qui a accentué la défaite de B. Malgorn : auraient-elles réellement fait 68 % des voix si elles avaient fusionné ?

Telles que les choses se sont passées, le rapport gauche – droite est de 2/3 pour 1/3. C'est pour la droite son plus bas niveau historique. Sans remonter à… Anne de Bretagne : sous la Troisième République, la Bretagne était majoritairement conservatrice : il suffit de relire André Siegfried. Au début du XXIe siècle, elle paraît bien ancrée à gauche. Mais en Bretagne aussi, la moitié des électeurs s'est abstenue. Il ne faudrait pas l'oublier.

A noter dans les médias : Lena Louarn sera interviewée par Bernez Rouz dans l'émission Red an amzer, dimanche 28 mars à 11h30, sur France 3 Bretagne. Elle le sera également mardi 30 par Lionel Buannic dans le Webnoz qui sera diffusé en direct ce soir-là depuis Le Bono dans le Morbihan.

Commentaires
M
Ur reizhadennig: n'eo ket Lena Louarn prezidantez Skol An Emsav, renerez ne lavaran ket.
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L
dire que la driangulaire a accentué la défaite de la droite : c'est aller un peu vite en besogne et cela n'apparaît pas très politique car de toute façon dans une dualité , il y aura toujours ceux qui voudront éviter à la droite de passer et les autres, au contraire la droite était heureuse de cette driangulaire ...et pour ceux qui craignaient une remontée de la droite c'est vers le PS qu'ils sont allé...L'addition des deux listes PS- EEBzh n'est pas de mise dans cet optique . Quand à la constitution d'un groupe UDB au C.R, ce n'est pas pour se détacher d'Europe Ecologie Bretagne mais pour affirmer son identité propre je pense.. Pour rappel, il y avait dans la mandature précédente un groupe UDB et un groupe Vert et le partenariat était là ... c'est le même cas de figure ;
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Le blog "langue-bretonne.org"
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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