La Cinémathèque de Bretagne dans Télérama

Une surprise tout à fait inattendue dans le numéro de Télérama du 5 septembre, de la semaine donc : un article sur deux pages sur "les trésors" de la cinémathèque de Bretagne. L'article est très orienté "mer", comme s'il avait été rédigé pour un dossier fantôme qui ne sera jamais publié, à moins qu'il ne soit déjà paru sans celui-ci.

Tout en faisant allusion à d'autres cinéastes maritimes, Jacques Morice a choisi de proposer un premier focus sur les films du Père Yvon, qu'il présente comme un catholique "très social", un aumônier des terres-neuvas "écarté par le diocèse comme par les armateurs". En 1934-37, le Père Yvon filme ceux qu'il appelle "les bagnards de la mer" :  pour le journaliste de Télérama, il n'est "pas si éloigné d'un Epstein ou d'un Grémillon".

Son deuxième focus s'intéresse à Jean Fraysse, un opticien, 94 ans aujourd'hui, à qui Alain Resnais avait offert une caméra super-8, pour l'avoir autorisé à filmer sur l'île Logoden : la trentaine de films qu'il a tournés et montés est présentée comme "un pur enchantement".

L'article témoigne d'une réelle empathie : Jacques Morice voulait "échapper à l'art 'panthéonisé' des aureurs pour retrouver la fraicheur des amateurs" : il reconnaît n'avoir pas été déçu du voyage. Il est juste dommage qu'il ne se soit pas intéressé à d'autres films et à d'autres trésors, comme le tout premier long-métrage en breton qu'a tourné Jean Epstein en 1934. Mais impossible de visionner les 27 000 films que conserve la cinémathèque. Un article de fond comme celui-là dans un magazine comme Télérama, c'est quand même bien, et ce n'est pas si courant.

Voilà qui ne peut que mettre du baume au cœur des personnels de la Cinémathèque de Bretagne, qui ont traversé une vraie tempête il y a quelques mois. La mer s'est calmée depuis, et une nouvelle directrice, en provenance d'Ile-de-France, devrait prendre ses fonctions dans les prochains jours.