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Le blog "langue-bretonne.org"
8 janvier 2016

L’autre capitale de la Bretagne

Bretagne mag Paris

Ayant moi-même eu plusieurs fois l’occasion d’aller à la rencontre des Bretons de Paris et de Saint-Denis, je me suis laissé tenter par Bretagne magazine, qui propose dans son dernier numéro un dossier à la une sur les Bretons de Paris et particulièrement ceux de Saint-Denis, présentée comme l’autre capitale de la Bretagne. Comme en témoigne une photo de groupe, sonneur de biniou et tambourin au centre (mais pas de bombarde), ils avaient pignon sur rue en 1958. Un portfolio, de multiples brèves, un guide pratique, quelques articles, le tout fait 28 pages.

  • Fañch Postic dresse le portrait du recteur des Bretons de Paris de 1897 à 1929, non pas en tant que collecteur de chansons et de contes du pays vannetais, mais comme celui qui s’est occupé du triste sort de ceux qu’un autre abbé démocrate avait considérés comme les « nègres bretons de Paris ». À lire.
  • Un autre portrait, signé Françoise Genevoix et René Tanguy, s’intéresse au cas unique de René Kersanté, 74 ans désormais, qu’ils présentent comme « cultivateur d’humanité ». Là où, avenue de Stalingrad, travaillaient après-guerre 60 familles de maraîchers, tous bretons, il est aujourd’hui le seul, avec 17 ouvriers, à cultiver en pleine ville radis et salades, entouré de barres d’immeubles. La ville de Saint-Denis a acheté les terrains et les a classés. On aurait aimé savoir ce qu’ils vont devenir.

Quels symboles de la Bretagne ?

Du coup, je me suis aussi intéressé à l’autre dossier de Bretagne magazine, consacré aux symboles de la Bretagne. Quand j’ai vu qu’il s’agissait du beurre, de la crêpe, du bol à oreilles et du crachin, je ne dis pas que je craignais le pire, mais j’ai pensé que tous les clichés allaient y passer. C’est bien le cas, mais le choix de la rédaction a été d’aller au-delà de ces clichés.

Le résultat est probant, car les vingt items abordés ont été décryptés par des écrivains, des scientifiques, des universitaires, avec le concours de dessinateurs et de photographes. Succinctement, et le propos est assez léger, documenté ou impressionniste selon le cas. Que l’on parle du pâté Hénaff ou du biniou, on n’insiste pas lourdement sur les éléments constitutifs de l’identité bretonne…

Le gwenn ha du en est forcément. Sous la plume de Yann Rivallain, son histoire devient une épopée, et le drapeau le symbole de l’insoumission. L’auteur rapporte à juste raison qu’il fut un drapeau interdit il y a quelques dizaines d’années. Mais c’est curieux, on ne rappelle (presque) jamais comment il a été honni pendant la dernière guerre et dans les années qui ont suivi. Ça fait aussi partie de son histoire, non ?

Étonnamment, la langue bretonne ne figure pas dans cette liste des symboles de la Bretagne : c’est signifiant. Bretagne magazine se rattrape sur ce point par les deux rubriques qu’il consacre aux trésors du breton et qu’il a confiées d’une part à Nelly Blanchard et Mannaig Thomas, et d’autre part à Daniel Giraudon.

Commentaires
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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