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Le blog "langue-bretonne.org"
2 février 2017

L'intelligence artificielle sur France Inter : pas pour toutes les langues tout de suite

France Inter zoom 2

Voilà un sujet sur lequel on peut trouver à lire des pages et des pages. Mais il n'est pas sans intérêt d'en entendre parler ne serait-ce que furtivement à la radio, puisque la radio, n'est ce pas, c'est du son. Ce qu'a fait la journaliste Sophie Bécherel en 4'18 chrono dans le zoom de la rédaction, ce matin sur France Inter.

Illustrations sonores à l'appui, elle a commencé par nous expliquer que l'assistance vocale que nous avons presque tous sur nos téléphones, c'est déjà de l'intelligence artificielle. Il y a des cas où ça fonctionne très bien, par exemple, pour consulter la météo ou un compte bancaire ou pour appeler un taxi. Mais il y en a beaucoup d'autres où ça ne marche pas. Si ça le fait bien aussi pour un GPS, une conversation ordinaire est "hors de portée de l'intelligence artificielle", jusqu'à présent. On s'en doutait un peu.

Tout ça, apparemment, c'est parce que chaque langue a son système et que pour chacune il faut lier les sons aux phonèmes, puis créer des lexiques de phonèmes et créer des modèles de langage, avant de mettre au point des méthodes d'apprentissage multifonctions. Il n'empêche qu'aux États-Unis on devrait disposer bientôt d'électroménager à commande vocale et que déjà un tiers des achats sur internet, là-bas, se fait à la voix.

Yann Le Cun : au secours !

Mais, ajoute Sophie Bécherel dans sa chronique, il… "reste un obstacle." Ah bon ? Celui de la langue, bien évidemment. L'intelligence artificielle, ce n'est pas universel. Pour l'instant, écrit-elle sur le site internet de France Inter, l'anglais reste privilégié par les chercheurs du fait de son plus grand nombre de locuteurs. Et elle en reste là.

Il faut donc aussi écouter sa chronique en podcast, pour l'entendre en intégralité, parce qu'il y a les sons et les interviews, mais aussi parce que son analyse se fait plus précise dans la conclusion. Si l'anglais a pris de l'avance en ce domaine, c'est uniquement parce qu'il y a un marché. Il n'y en a "pas encore" pour le français et, précise la journaliste, "je ne parle pas du basque et du breton…"

Si c'est une question de marché et de rentabilité, le propos est juste réaliste. Le français devrait y arriver à terme, puisqu'il fait partie des 8 langues parlées par plus de 100 millions de locuteurs. Mais il est probable que le breton, bien que figurant dans le top des 1 100 et quelques langues au monde parlées par plus de 100 000 locuteurs, ne devrait pas être prioritaire pour bénéficier des avancées des recherches en intelligence artificielle. Déjà que l'édition et les médias en langue bretonne ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui s'ils ne pouvaient pas compter sur des aides publiques : à l'échelle du monde, le marché du breton est assurément un tout petit marché.

Faut-il appeler Yan Le Cun au secours ? C'est un universitaire d'origine bretonne qui vit et enseigne entre Paris et New York et Facebook l'a recruté en 2013 pour diriger ses trois laboratoires de recherche sur l'intelligence artificielle précisément. Il était l'invité d'honneur du premier "Interceltic digital day" qu'avait organisé le Festival interceltique à Lorient en août dernier. Puisque l'intelligence artificielle, selon Sophie Bécherel, n'est plus de la science-fiction, nous devrions voir petit à petit ce qu'elle a réellement à nous apporter.

Commentaires
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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